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Pourquoi reconquérir les rues ? Parce que c'est là que se joue, sans qu'on en soit toujours conscient, une grande partie de la qualité de la vie dans une ville ou un village. Il y a des rues où l'on se sent bien, des rues vivantes - sans forcément être commerçantes - où l'on se dit qu'on aimerait bien habiter et élever nos enfants. Et puis il y a des rues qui, à l'inverse, nous semblent mornes, stériles, désertes, et qui malheureusement sont devenues plutôt la norme dans notre pays. Pourquoi ? Est-ce inéluctable ? Dans ce livre, fruit de ses 30 années d'expérience d'architecte et d'urbaniste, Nicolas Soulier nous montre que c'est, certes, une histoire de voitures, auxquelles on accorde souvent une place disproportionnée, mais pas uniquement. Il nous montre que c'est avant tout une histoire de vie "spontanée ", de cadre qui permet à cette vie spontanée de s'exprimer; que cela tient souvent à des détails, des petites modifications qui, quand elles sont accumulées, peuvent avoir de grands effets.

L'agrément qu'offre une ville à ses habitants tient en premier lieu à la qualité de ses espaces collectifs. C'est sur elle que seront jugés, même inconsciemment, le maire et son équipe. Or, réussir l'aménagement d'un espace public ne s'improvise pas. Il ne suffit pas de réserver quelques rues aux piétons, ou encore de parsemer une place de bancs et de réverbères. Tant que les espaces urbains ne sont pas devenus des lieux de promenade, de rencontre, des terrains de jeux, c'est à dire de vrais espaces "agréables à vivre", ils restent des dalles sans âme auxquelles les habitants d'une ville demeurent étrangers. Ce livre explique comment passer d'un état à un autre, sans transformer un espace en "catalogue" de mobilier urbain.

L'Union Régionale des CAUE Languedoc-Roussillon présente un nouvel ouvrage consacré au regard que portent les jeunes sur les espaces publics de leurs lieux de vie. Leurs reportages et témoignages écrits démontrant avec pertinence l'importance des espaces publics. De leur vécu, leur manière d'habiter, de se déplacer, on retiendra leur capacité à s'émouvoir devant une belle lumière, à s'indigner face au laisser-aller. Si leurs regards sont sans complaisance, poétiques, touchants, pertinents, ils sont toujours empreints d'une grande sincérité.