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N°233
"L'eau, étant vitale, l'habitat s'est implanté de préférence auprès des sources, comme ces villages des côtes de Toul, en Meurthe-et-Moselle, établis à la résurgence de l'eau, entre argiles et calcaire. Mais le prélèvement de l'eau directement à la source représentait une servitude, mesurable à l'émotion de la dernière occupante permanente de la maison seigneuriale de l'Espinas, sur la commune de Montselgues en Ardèche, quand elle a découvert l'eau courante installée sur son évier par les actuels propriétaires. Un confort qu'elle n'aura jamais connu."

Les vieux livres d'histoire ont fixé dans notre esprit l'image d'une étroite rue de ville moyenâgeuse, aux maisons rapprochées plantées à la va-comme-je-te-pousse, dans laquelle des cochons et de la volaille errent de part et d'autre d'un approximatif caniveau central encombré d'ordures. Pau fut certainement, un temps, à l'image de ce cliché. Il était intéressant d'étudier comment, au fil du temps, nous allions parvenir au système d'assainissement actuel. Parallèlement et en amont, l'auteur, poursuivant son voyage dans les archives, retrace les progrès de la quête de l'eau et le lent équipement de la ville en puits et fontaines, abreuvoirs et lavoirs, canaux et pièces d'eau.

Le territoire de Lot-et-Garonne est émaillé de petits édifices, souvent d'apparence modeste, qui font aujourd'hui partie intégrante de son paysage rural. Fontaines, puits, moulins, lavoirs, pigeonniers, fours à pain ou à prunes sont autant de constructions, qui témoignent de l'activité économique et sociale de nos campagnes jusque dans un passé proche. Ils sont aussi, de par leurs emplacements privilégiés, autant de points de rencontre de la vie communautaire. Par ces aspects, mais aussi par leur qualité architecturale et leur originalité, ces édifices s'élèvent au rang de petits monuments du patrimoine rural.

Longtemps resté le domaine des ethnologues, le patrimoine rural connaît aujourd'hui un regain dintérêt. Aux côtés de l'habitat traditionnel si varié de nos provinces, subsistent dans nos campagnes une quantité de modestes témoins de la société communautaire de naguère. Si leur usage se perd, ils révèlent bien souvent l'ingéniosité de nos ancêtres qui les ont conçus en fonction de leurs besoins. Le propos de cet ouvrage est d'appeler l'attention et d'éveiller l'intérêt du public sur les pigeonniers, les lavoirs, les fontaines, les ouvrages de pierres sèches, les fours à pain, les halles, les glacières et ces multiples petits éléments de notre patrimoine rural qui meublent encore nos villages, charment nos randonnées buissonnières et méritent d'être protégés au même titre que les grands monuments.