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Le patrimoine constitue un des centres d'intérêt qui mobilisent de plus en plus les agents sociaux aux logiques et déterminations différentes et parfois opposées. D'aucuns, pour qualifier l'ampleur de cette mobilisation, parlent d'une véritable obsession patrimoniale. Le patrimoine architectural, dans cette logique, représente un des enjeux de luttes entre différentes catégories sociales dont il convient de comprendre les véritables intérêts ainsi que leurs stratégies d'appropriation et de légitimation.

Avec l'évolution de la famille, des modes et styles de vie, des conceptions et décisions, avec les difficultés de la cohabitation et la recherche de nouvelles formes de convivialité, la question du logement devient celle de l'habitat. "Espaces et Sociétés " consacre deux numéros aux réflexions qu'elle suscite, où la diversité des perspectives s'associe à une volonté d'ouverture internationale.
Des lofts parisiens à la revalorisation des centres anciens au Canada, et de la filière économique du bâtiment aux conséquences de l'évolution démographique, le premier numéro traite du logement urbain. Le second, consacré aux logiques de l'habitat, aborde les dimensions politiques, techniques, prospectives...et des terrains divers en Pologne, France, Italie, Portugal.

Espaces et Sociétés n'aurait pas voulu manquer le rendez-vous entre cinéma et recherche urbaine. On ne peut plus en effet traiter aujourd'hui la ville comme si le cinéma n'avait jamais existé. Ce numéro veut prendre date: il le fait en explorant la place de choix occupée par la ville, par exemple la ville méditerranéenne, dans les films ; en analysant des oeuvres phares telles que Métropolis mais aussi Colle Mayor comme miroirs de la société; en filmant la métaphore de la ville elle-même comme film, mise en scène ouverte ; en comparant des « traversées » urbaines auxquelles le travelling donne sens; enfin en interrogeant le sujet cinéaste sur son rapport à l'objet ville.